UVE en Nouvelle-Aquitaine : un suivi renforcé de la qualité de l’air

Publié le 1 octobre 2025

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13 unités de valorisation énergétique (UVE) transforment les déchets ménagers en énergie. Parce qu’elles émettent certains polluants dans l’air, elles font l’objet d’un suivi spécifique par Atmo Nouvelle-Aquitaine. Objectif : garantir transparence et sécurité pour les habitants.

Transformer les déchets en énergie, sous surveillance

Les unités de valorisation énergétique (UVE), plus connues sous le terme d’incinérateurs, permettent de réduire le volume des déchets ménagers et assimilés tout en produisant de l’énergie (électricité, chaleur, vapeur).Parce qu’elles rejettent des polluants dans l’air, elles sont soumises à un suivi obligatoire de la qualité de l’air, imposé par l’État dans le cadre d’arrêtés préfectoraux. Certaines UVE choisissent de confier ce suivi à Atmo Nouvelle-Aquitaine.

Un dispositif de surveillance complet 

Depuis plus de dix ans, Atmo Nouvelle-Aquitaine déploie autour de certaines UVE un dispositif scientifique de surveillance reposant sur plusieurs approches:

  • Air ambiant : suivi des dioxines/furanes (17molécules apparentées), métaux lourds réglementés (arsenic, cadmium, plomb, mercure, nickel) et non réglementés (manganèse, cuivre, chrome, zinc…).
  • Retombées atmosphériques : collecte des mêmes polluants via jauges spécifiques : OWEN et jauges réfrigérées (pour le mercure).
  • Biosurveillance : campagnes complémentaires sur le lait, les légumes et le miel afin d’évaluer un éventuel transfert vers la chaîne alimentaire.

Ces prélèvements sont réalisés selon les normes de référence (NF EN 1948-2/3, ISO 17025) et s’inscrivent dans une logique de transparence vis-à-vis des citoyens, collectivités et services de l’État.

Pourquoi suivre spécifiquement certains polluants ?

  • Dioxines et furanes : ces composés se forment en très petites quantités lors de la combustion des déchets, notamment en présence de chlore. Ils sont persistants dans l’environnement, s’accumulent dans la chaîne alimentaire et sont classés cancérogènes par l’OMS. Leur suivi repose sur un système  de toxicité équivalente (I-TEQ OMS) qui permet de comparer leur dangerosité et de vérifier que les émissions restent très en deçà des valeurs de référence sanitaires.
  • Métaux lourds réglementés : ces métaux sont directement visés par la réglementation européenne et nationale, car ils présentent des risques avérés pour la santé humaine (toxicité chronique, atteintes neurologiques, effets cancérogènes ou sur le système respiratoire). Ils sont également persistants dans l’environnement et peuvent être transportés sur de longues distances avant de se déposer.
  • Métaux non réglementés : même s’ils ne font pas partie des listes réglementaires, certains métaux comme le manganèse sont suivis car ils apparaissent en quantités plus importantes dans les retombées. Leur suivi permet d’apporter une vision complète et de détecter d’éventuelles évolutions. Le chrome VI [Cr(VI)] est la forme la plus préoccupante du chrome car cancérogène avéré par inhalation. Il peut être émis par certains procédés de combustion industrielle. C’est pourquoi un suivi spécifique est réalisé.

13 UVE et leurs émissions en Nouvelle-Aquitaine 

En 2022, la région comptait 13 unités de valorisation énergétique en activité dont :

  • 3 situées en Charente-Maritime (Échillais, La Rochelle, Paillé), 
  • 2 en Corrèze (Saint-Pantaléon-de-Larche, Rosiers-d’Égletons) 
  • 2 en Gironde (Bègles, Cenon), 
  • 2 dans les Landes (Bénesse-Maremne, Pontenx-les-Forges), 
  • 2 dans les Pyrénées-Atlantiques (Lescar, Mourenx), 
  • 1 dans la Vienne (Poitiers),
  • 1 en Haute-Vienne (Limoges).

Leurs émissions, comparées à celles de l’ensemble du secteur industriel régional, varient fortement selon les polluants :

  • pour certains métaux lourds, la contribution des UVE reste marginale,
  • pour d’autres substances, leur part est plus significative.
Part des UVE dans les émissions industrielles 2022 en Nouvelle-Aquitaine
Part des UVE dans les émissions industrielles 2022 en Nouvelle-Aquitaine
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Un suivi spécifique mené par Atmo Nouvelle-Aquitaine

Parmi les 13 UVE régionales, 5 font l’objet d’un suivi régulier et continu par Atmo Nouvelle-Aquitaine, à travers des campagnes de mesures annuelles selon les matrices et les polluants étudiés.

  • La Rochelle (Charente-Maritime) – suivi initié en 2006
  • Limoges (Haute-Vienne) – suivi initié en 2008
  • Poitiers (Vienne) – suivi initié en 2006  
  • Saint-Pantaléon-de-Larche (Corrèze) – suivi initié en 2005
  • Rosiers-d’Égletons (Corrèze) – suivi initié en 2005
UVE surveillées par Atmo Nouvelle-Aquitaine
UVE surveillées par Atmo Nouvelle-Aquitaine - Les sigles AA (Air Ambiant) et RA (Retombées Atmosphériques) indiquent le dispositif de mesures dans laquelle les dioxines/furanes et les métaux lourds sont mesurés. En complément, certaines campagnes incluent également une biosurveillance dans le lait, les légumes (choux, betteraves) ou le miel.
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Les campagnes sont conduites à la demande des services de l’État et dans le cadre des arrêtés préfectoraux. Les résultats des mesures sont publiés sur notre site internet. Si nécessaire le plan de mesure peut être adapté (campagnes complémentaires) pour objectiver toute évolution.

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Résultats et tendances observées dans les 5 UVE

  • Dioxines et furanes : les concentrations mesurées en air ambiant et retombées sont bien en deçà des valeurs de référence sanitaires.    
  • Métaux lourds : les concentrations observées sont comparables aux niveaux de fond régional, sans dépassements notables. Le manganèse, bien que dominant en quantité, montre une tendance à la baisse.
  • Mercure : les résultats sont homogènes et stables sur l’ensemble des sites.
  • Homogénéité spatiale : les différences entre sites sont faibles, confirmant que l’impact des UVE reste contenu dans leur environnement proche.

Ces conclusions confirment la stabilité, voire la diminution des dépôts polluants depuis la mise en place du suivi.

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