Mesures de composés odorants autour de l’ISDND Zaluaga (64) - 2022

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Mesures de composés odorants autour de l’ISDND Zaluaga (64)
Mesures de composés odorants autour de l’ISDND Zaluaga (64)
Copyright : Atmo Nouvelle-Aquitaine

Publié le 14 septembre 2023

Description

Le syndicat mixte de traitement pour les déchets ménagers et assimilés Bil Ta Garbi a fait appel à Atmo Nouvelle-Aquitaine pour réaliser une étude de la qualité de l’air, à la suite de plaintes d’habitants des communes de Saint-Pée-sur-Nivelle et d’Ahetze, dans le département des Pyrénées Atlantiques (64). Les plaintes concernent des nuisances olfactives générées par l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND) Zaluaga.

Les polluants suivis sont les composés odorants caractéristiques des ISDND : le sulfure d’hydrogène (H2S), l’ammoniac (NH3) et les amines ainsi que des Composés Organiques Volatils (COV). Les mesures ont été réalisées à l’aide de tubes passifs, pendant deux campagnes de 4 semaines chacune, une en été (juin-juillet 2022) et une en hiver (novembre-décembre 2022). Plusieurs sites ont été instrumentés : deux sites à Ahetze et un site à Saint-Pée-sur-Nivelle. Un site témoin a été placé à Arcangues, ce dernier étant situé en dehors de l’influence de l’ISDND. Les sites ont été définis en fonction de l’origine des plaintes, des directions de vent prédominantes ainsi que des contraintes techniques et environnementales.

Le benzène est le seul des composés mesurés à être soumis à des seuils règlementaires. Les autres polluants sont comparés aux valeurs guides de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ou à des valeurs toxicologiques de référence (VTR), lorsqu’il en existe.

Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

Pour l’ammoniac NH3 et les amines totales :

Les concentrations en NH3 relevées sur les trois sites sont légèrement supérieures à celles mesurées sur le site témoin mais restent faibles. Elles sont très largement inférieures à la valeur toxicologique de référence (VTR) pour des expositions subchroniques et chroniques.
Les amines totales n’ont pas été quantifiables, leurs concentrations sont donc très faibles sur les 3 sites.

Pour le sulfure d’hydrogène H2S :

Le sulfure d’hydrogène n’a pas pu être quantifié sauf sur un site lors de la campagne hivernale mais la concentration est très proche de la limite de quantification. Les concentrations sont donc toutes très faibles.
Les concentrations de H2S sont inférieures à la VTR pour une exposition subchronique.

Pour les COV : Mercaptans et autres composés soufrés :

Ces composés n’ont pas pu être quantifiés, leurs concentrations sont donc très faibles. A titre indicatif, le 1,2-dichloroéthane et le disulfure de carbone sont très inférieurs à leurs VTR pour exposition chronique respectives.

Pour les COV : BTEX et hydrocarbures halogénés :

Les concentrations en BTEX sur les trois sites étudiés sont faibles et globalement du même ordre de grandeur que celles relevées sur le site témoin.
Les concentrations en trichloroéthylène (TCE) n’ont pas pu être quantifiées, elles sont donc très faibles. Les concentrations en tétrachloroéthylène (PCE) sont très proches de la limite de quantification donc très faibles également.
Les concentrations en benzène respectent les seuils règlementaires en vigueur.
Les concentrations en toluène sont largement inférieures au seuil hebdomadaire recommandé par l’OMS et à la VTR pour une inhalation chronique, à titre indicatif.
L’éthylbenzène, le TCE et le PCE présentent des concentrations largement en dessous des VTR subchroniques.

Autres COV :

Une vingtaine de COV a été identifiée par un screening. Certains ont été mesurés pendant les deux campagnes estivale et hivernale, d’autres dans une seule des deux périodes.
Pour la plupart des composés, les trois sites étudiés présentent des concentrations inférieures ou très proches de celles relevées sur le site témoin.
Certains composés présentent une surconcentration par rapport au site témoin, pouvant supposer un impact de l’ISDND, mais qui reste faible. C’est le cas du décane, du tétradécane, de l’hexadécane, de l’acide acétique et du nonène. Aucun de ces composés ne possède de valeur guide ou de VTR.
Plusieurs des COV identifiés ont des valeurs guides OMS ou des VTR. C’est le cas du 1,2,4-triméthylbenzène, la 2-hexanone, le styrène, le n-hexane et l’heptane. Les concentrations en chacun de ces COV sont inférieures aux valeurs de référence.

Les résultats ont été comparés à deux autres ISDND de Nouvelle-Aquitaine. Plusieurs COV identifiés près de Zaluaga ont été retrouvés près de ces ISDND. Pour la plupart, les concentrations sont du même ordre de grandeur. Pour le décane et l’acide acétique , elles sont légèrement supérieures. Pour l’ammoniac, elles sont inférieures sur Zaluaga par rapport aux deux autres ISDND.

Bien que les concentrations mesurées soient faibles et respectent les valeurs sanitaires de référence lorsqu’il en existe, celles-ci sont moyennées sur la période de prélèvement de 14 jours. Les « bouffées » d’odeur étant caractérisées par des pics de concentration sur un court laps de temps, n’ont donc pas pu être mises en évidence avec ce type de mesure, s’il y en a eu. Même en faibles concentrations, les composés odorants peuvent être à l’origine d’une gêne olfactive importante pour les riverains. Le nez humain est un capteur très performant et très puissant. Ainsi, il est capable de détecter des odeurs à des concentrations extrêmement faibles et qui ne peuvent être détectées par les moyens de mesure traditionnelle. La gêne olfactive subie par certains riverains est à décorréler de ces mesures de qualité de l’air et peut faire l’objet d’actions complémentaires.

Documents
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Mesures de composés odorants autour de l’ISDND Zaluaga (64) - 2022
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