Publié le 9 décembre 2025
À la suite de plaintes d’habitants d’Amailloux (79) et des communes voisines, une prescription par la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) de mesures de composés odorants a été mise en oeuvre.
Suez RV Sud-Ouest a fait appel à Atmo Nouvelle-Aquitaine afin de réaliser une étude de la qualité de l’air. Les plaintes concernaient des nuisances olfactives générées par l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux (ISDND) d’Amailloux, gérée par Suez.
Les polluants suivis sont les composés odorants caractéristiques des ISDND : le sulfure d’hydrogène (H2S), l’ammoniac (NH3) et les amines ainsi que des Composés Organiques Volatils (COV), selon la demande de la DREAL. Les mesures sont réalisées à l’aide de tubes passifs pendant 2 campagnes de 4 semaines (13/11 au 11/12/2024 puis du 19/03 au 16/04/2025). Cette méthode ne permet pas de mettre en évidence les pics de concentration sur un court laps de temps (pouvant engendrer des gênes olfactives) mais de réaliser une moyenne permettant d’évaluer l’exposition à moyen et long terme de la population.
Les objectifs de l’étude sont de quantifier les polluants odorants typiques de l’activité de stockage des déchets, d’évaluer l’exposition subchronique à chronique des habitants vivant à proximité, de comparer les polluants à des valeurs de référence, de comparer les sites étudiés à un site témoin.
Afin de sélectionner les sites de mesure les plus pertinents, une modélisation de la dispersion des émissions odorantes de l’ISDND a été réalisée. Celle-ci a permis d’indiquer les zones les plus fortement impactées par les activités du site.
Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes :
- La plupart des polluants suivis présentent des concentrations similaires au site témoin sur les sites proches de l’ISDND d’Amailloux. Certains composés identifiés par screening ont montré des concentrations supérieures sur les sites « Fougerit » et « Châteliers ». Les concentrations sont globalement faibles.
- Les concentrations en benzène, seul des polluants suivis qui soit réglementé, sont conformes aux valeurs réglementaires. Pour les polluants qui en possèdent, les niveaux sont inférieurs aux valeurs toxicologiques de référence pour inhalation subchronique (moyen terme) et chronique (long terme).
Bien qu’aucune plainte pour nuisances olfactives n’ait été recensée pendant les mesures, il ne peut être exclu que certains riverains aient pu être incommodés sans en faire état aux services concernés. La gêne olfactive est différente d’un individu à l’autre en fonction de sa sensibilité, de son vécu et de son histoire personnelle. Il n’est pas possible d’évaluer la seule gêne olfactive à l’aide de moyens de mesure de qualité de l’air. C’est un paramètre subjectif qui doit être pris en compte de manière complémentaire aux mesures de qualité de l’air effectuées.