Détermination d’un site de mesure fixe sous influence du trafic sur la métropole bordelaise

Publié le 17 octobre 2018

Description

La métropole bordelaise dispose d’un réseau de 10 sites de mesures fixes, dont 3 réalisent des mesures sous influence du trafic. Parmi ces 3 stations, celle située place Gambetta à Bordeaux est celle qui a enregistré le plus de dépassements de valeurs réglementaires sur les 10 dernières années, et ce concernant 2 polluants :

  • Les particules en suspension (PM10 – dépassements de valeur limite de 2007 à 2010)
  • Le dioxyde d’azote (NO2 – dépassements de valeur limite en 2007, 2009, 2010, 2011, 2013)

Depuis 2014, aucun dépassement de valeur limite n’a été enregistré sur les mesures sous influence du trafic à Bordeaux. Si les actions de la collectivité ont eu un impact probable sur cette amélioration, il faut toutefois signaler que les modélisations annuelles réalisées font apparaître des zones en situation de dépassement, mais en dehors des secteurs pourvus de sites de mesure fixe (fournissant les points de référence à l’établissement de dépassements officiellement remontés à l’Union Européenne).

Par ailleurs, l’évolution, d’une part, des règles d’implantation des sites de mesure de qualité de l’air (modifiées en 2017), et, d’autre part, du plan d’aménagement de la place Gambetta initiée par Bordeaux Métropole ont conduit Atmo Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole à étudier les possibilités de déplacement du site de mesure actuellement place Gambetta vers une zone présentant des caractéristiques d’exposition sous influence du trafic plus élevées.

L’analyse des mesures en dioxyde d’azote et en particules en suspension relevées sur les sites trafic de la métropole bordelaise au regard de ceux de différents échelons géographiques (Nouvelle-Aquitaine, France, Europe) apporte un éclairage intéressant sur la position de l’aire urbaine bordelaise vis-à-vis de la réglementation en matière de qualité de l’air. Ainsi :

  • A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, il faut souligner que, pour les 2 polluants étudiés, les concentrations les plus élevées ne sont pas mesurées sur Bordeaux, mais sur l’agglomération de Poitiers où les niveaux moyens sont légèrement plus élevés.
  • A l’échelon national, l’analyse des données mesurées sur les 15 plus grandes aires urbaines montre que les résultats de la métropole bordelaise sont plutôt bons dans l’ensemble. Cette dernière est notamment la 11ème aire urbaine en terme de maximum de la moyenne annuelle en dioxyde d’azote (contre la 7ème en terme de population), et les niveaux enregistrés sur certaines agglomérations peuvent être jusqu’à deux fois supérieurs à ceux de la station de Gambetta (qui présente les niveaux les plus élevés sur Bordeaux). De plus, certaines agglomérations ont déjà connu une évolution de leur réseau de mesure fixe qui a eu un impact visible sur les concentrations mesurées.
  • Enfin, à l’échelle européenne, les niveaux mesurés en France peuvent présenter des dépassements de valeurs réglementaire relatifs au dioxyde d’azote ou aux particules en suspension, mais ces niveaux sont assez proches de ceux de pays de taille globalement équivalente (Espagne, Royaume-Uni notamment), et nettement plus faibles que ceux des pays particulièrement impactés (ex : Allemagne pour le dioxyde d’azote, Pologne pour les particules en suspension, Italie pour ces deux polluants)

Ainsi, il apparaît que les concentrations actuellement mesurées sur les sites trafic de la métropole bordelaise, si elles ont connu des dépassements de valeurs réglementaires jusqu’en 2014, présentent actuellement des niveaux plutôt faibles en comparaison avec ceux de territoires équivalents en France métropolitaine. La comparaison avec les données d’autres pays européens, où les teneurs peuvent être significativement plus élevées, relativise les écarts mesurés entre les agglomérations françaises.

Au regard de ces différents éléments, il ressort que la recherche d’un nouveau site de mesure fixe en remplacement de celui de Bordeaux-Gambetta pourrait avoir un impact sur les concentrations mesurées et rapportées auprès de l’Union Européenne, mais que cet impact resterait a priori limité, comparé aux hétérogénéités déjà existantes sur les aires urbaines françaises, et à fortiori sur l’ensemble du réseau de mesure fixe européen.

Sur ces bases, et en collaboration avec la direction du Développement et de l’Aménagement et la direction Énergie, Écologie et Développement Durable, les possibilités d’implantation d’une nouvelle station urbaine sous influence du trafic sur le territoire de la métropole ont été étudiées. Il a ainsi été convenu d’étudier deux sites potentiels pouvant accueillir cette station à proximité de la Barrière Saint Augustin : un boulevard Antoine Gautier et un boulevard Georges Pompidou. Les mesures réalisées par les laboratoires mobiles se sont déroulées du 10 novembre 2017 au 15 janvier 2018.

Les résultats de ces mesures, comparativement à ceux des 3 stations fixes sous influence trafic de la métropole, montrent :

  • Des valeurs significativement supérieures, tant en dioxyde d’azote (NO2) qu’en particules en suspension (PM10), au niveau des boulevards comparativement à la station Gambetta (et aux autres sites fixes).
  • Un probable dépassement de la valeur limite au dioxyde d’azote (40 μg/m3 en moyenne annuelle) sur les 2 sites des boulevards, la réglementation relative aux PM10 étant a priori respectée (bien que les niveaux soient significativement plus élevés)
  • Une influence probable du dépôt de bus sur les mesures en oxydes d’azote (NO et NO2) au niveau du site boulevard Pompidou

De ces résultats, il ressort que le site du boulevard Gautier est plus approprié que celui du boulevard Pompidou dans le cadre de la mise en place d’un site de mesure fixe sous influence du trafic : les concentrations mesurées, plus élevées, sont plus représentatives du niveau maximum d’exposition à la pollution d’origine routière, et ses mesures, contrairement au site du boulevard Pompidou, ne sont pas perturbées par les émissions matinales liées au dépôt de bus à proximité.

Il faut signaler que l’écart des mesures entre les sites des boulevards et la place Gambetta n’existait pas lors d’une précédente campagne, réalisée en 2007. Cette évolution tend à confirmer que la place Gambetta a connu une évolution significative à la baisse de ses concentrations depuis 10 ans, et ces résultats positifs peuvent être mis en relation avec les travaux réalisés (et en cours) autour de ce site en matière de déplacements. Désormais ces éléments justifient également la nécessité de mettre en place un site de mesure sous influence du trafic sur un lieu comme les boulevards, en zone d’exposition plus forte à la pollution liée au trafic routier.

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