Entre 2014 et 2022, le trafic routier a augmenté de manière constante, mais parallèlement, les émissions polluantes ont significativement diminué. Cette actualité analyse ce paradoxe apparent et fait le point sur les différentes sources de pollution des véhicules selon leur typologie.
Plus de circulation, moins de particules : une évolution atypique
Malgré une augmentation constante de 5% des distances parcourues et des consommations de carburant, la région enregistre une baisse spectaculaire des émissions polluantes entre 2014 et 2022 :
- -33% pour les particules grossières PM10
- -44% pour les oxydes d'azote (NOx)
- - 44% pour les particules fines PM2,5
Cette amélioration s'explique principalement par le renouvellement progressif du parc automobile régional et l'application de normes environnementales plus strictes.
Des émissions mécaniques en hausse : un défi toujours d’actualité
Malgré les progrès réalisés sur les moteurs, un enjeu majeur demeure : les émissions mécaniques issues de l’usure des freins, des pneus et de la chaussée, exclusivement liées au secteur routier. Elles représentent désormais près de 70 % des émissions de PM10 et 57 % des PM2,5 émises par le trafic routier, selon les dernières données disponibles.
Contrairement aux émissions des moteurs, ces particules continuent d’augmenter proportionnellement au kilométrage parcouru.
Note : L'année 2020 présente une baisse ponctuelle liée aux confinements générale, ce chiffre ne reflète donc pas la tendance structurelle de l’évolution du transport routier régional .
Sources de pollution par type de véhicule : comprendre les enjeux spécifiques
Tous les véhicules ne polluent pas de la même manière , et la nature de leurs émissions varie considérablement selon leur motorisation et leur usage.
La pollution automobile provient de deux sources principales :
- la combustion du moteur (échappement)
- les phénomènes mécaniques liés à l’usure des freins, des pneus et du revêtement routier
Comprendre l’origine des émissions polluantes permet d’agir plus efficacement. En matière de particules fines, les sources varient sensiblement selon les types de véhicules :
Pour les PM10 (particules de taille moyenne), ce sont les émissions mécaniques – liées à l’usure des freins, des pneus et de la chaussée – qui dominent :
- elles représentent 91 % pour les poids lourds
- 69 % pour les véhicules utilitaires légers
- et 62 % pour les voitures particulières
Par conséquent, même les véhicules électriques ne sont pas exempts de ce type de pollution.
Concernant les PM2,5 (les plus fines et les plus nocives pour la santé), là encore, les émissions d’origine mécanique jouent un rôle prépondérant, notamment chez les poids lourds, où :
- 84 % des émissions sont d'origine mécanique
- ce taux descend à 56 % pour les utilitaires
- et à 48 % pour les particuliers, montrant une répartition plus équilibrée
Ces chiffres illustrent bien que la lutte contre la pollution routière doit être ciblée par type de véhicule, en tenant compte à la fois des émissions mécaniques et motorisées.