Le réseau de stations fixes d’Atmo Nouvelle-Aquitaine est un maillon essentiel de la surveillance de la qualité de l’air. Mais ces stations ne sont pas figées dans le temps ou dans l’espace : leur implantation peut évoluer pour mieux refléter les réalités locales. Pourquoi ? Comment ? Et selon quels critères ? Cette actualité vous propose un éclairage sur le processus de relocalisation, illustré par trois cas concrets à Mont-de-Marsan, Mérignac et Bordeaux.
Adapter la surveillance aux évolutions du territoire
Atmo Nouvelle-Aquitaine dispose d’un réseau de sites de mesure fixe implanté sur l’ensemble du territoire régional afin de suivre en continu l’évolution des polluants réglementés. Ce dispositif, en constante évolution, est l’élément de base de la surveillance de la qualité de l’air depuis plusieurs dizaines d’années. Il vise en premier lieu à répondre aux exigences issues des réglementations européenne et française.
La réglementation européenne impose un nombre minimal de stations fixes dans chaque « zone administrative de surveillance », en fonction de la population concernée et des niveaux de pollution évalués. Ces points de mesure doivent refléter différents types d’environnement (trafic, fond urbain, rural, etc.).
Urbanisation, modification des infrastructures, nouvelles sources de pollution… Autant de facteurs qui peuvent justifier le déplacement d’une station de mesure pour garantir des données toujours représentatives de l’exposition de la population. Depuis 2023, trois stations ont ainsi été concernées : Mont-de-Marsan – Midouze, Mérignac – Yser et Bordeaux – Bastide. Chaque relocalisation répond à des besoins précis et s’appuie sur une méthodologie rigoureuse.
Un processus de relocalisation en plusieurs étapes
Le déplacement d’une station de mesure ne se fait pas au hasard. Il repose sur une étude approfondie menée par nos ingénieurs et techniciens :
- Analyse du site actuel : les données collectées sont-elles toujours représentatives ? Si ce n’est plus le cas, une nouvelle implantation est envisagée.
- Identification des sites potentiels : avec l’appui des collectivités locales, plusieurs emplacements sont étudiés selon des critères précis (densité de population, trafic, sources de pollution…).
- Expérimentation et validation : une station temporaire est installée pour mesurer la qualité de l’air et valider la pertinence du site.
- Installation définitive : après validation des données et accord des instances réglementaires, une station fixe est implantée, avec des travaux parfois complexes comme le raccordement électrique.
Zoom sur trois stations déplacées
Mont-de-Marsan : d'une station trafic à une station de fond urbain
Contexte : La station Mont-de-Marsan - Foch, d'influence trafic, ne permettait plus de caractériser correctement l'exposition de la population urbaine.
Solution : Une nouvelle station de fond urbain, Mont-de-Marsan - Midouze, a été mise en service en février 2023.
Bénéfices :
• Meilleure représentativité de l'exposition moyenne des habitants
• Données plus pertinentes pour la modélisation régionale
• Information plus précise du public sur la qualité de l'air urbain dans les Landes
Bordeaux - Bastide remplacée par Floirac - Branne : maintenir une surveillance pertinente du trafic
Contexte : L'aménagement de la ligne de tramway sur l'avenue Thiers a beaucoup réduit l'impact du trafic routier autour de la station Bordeaux - Bastide.
Solution : Après une phase d'évaluation, une nouvelle station a été installée route de Branne à Floirac, opérationnelle depuis novembre 2024.
Bénéfices :
• Mesure représentative de l'exposition au trafic routier
• Données plus fiables sur l'impact des transports sur la qualité de l'air
• Maintien de la surveillance dans l'agglomération bordelaise en rive droite
Mérignac - Yser : recherche d'une meilleure représentativité trafic
Contexte : La station urbaine trafic de Mérignac - Yser ne présente plus un profil cohérent avec l'influence attendue du trafic routier.
Solution : Une campagne d'évaluation a débuté en janvier 2025 sur l'avenue de Magudas à Mérignac.
Perspectives : Si le site se révèle pertinent, la station pourrait devenir définitive à partir de l'été 2025, offrant une meilleure évaluation de l'impact des transports routiers sur la qualité de l'air en rive gauche de l'agglomération bordelaise.