PestiRiv : pesticides détectés dans l’air en Nouvelle-Aquitaine

Publié le 24 septembre 2025

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Dans le cadre de l’étude nationale PestiRiv, Atmo Nouvelle-Aquitaine a mesuré la présence de pesticides dans l’air ambiant sur 5 sites de la région. Résultats : des concentrations plus élevées près des vignes, notamment en période de traitements, mais aussi des pesticides retrouvés dans des zones éloignées de toute culture.

Une étude nationale inédite

PestiRiv est une étude menée par Santé Publique France et l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail) entre 2021 et 2022 pour mieux connaître l’exposition des riverains aux produits phytopharmaceutiques. Elle s’est intéressée à plusieurs voies d’exposition (air ambiant, air intérieur, poussières déposées au sol, urines, cheveux, fruits et légumes du jardin) dans 6 régions françaises, dont la Nouvelle-Aquitaine.

Atmo Nouvelle-Aquitaine a réalisé les mesures en air ambiant sur 5 sites régionaux : 3 en zone viticole (Pauillac, Avensan, Léognan) et 2 en zone non viticole (Le Verdon-sur-Mer, Audenge). Les mesures ont couvert 2 périodes : hors traitements (automne-hiver) et au cours des traitements majoritaires en zone viticole (printemps-été).

Des pesticides retrouvés dans toutes les zones

Sur les 35 molécules semi-volatiles recherchées (21 fongicides, 5 herbicides, 9 insecticides), 23 ont été détectées dans l’air de la région.

  • Herbicides : la pendiméthaline et le propyzamide, présents sur tous les sites, avec des concentrations plus marquées hors traitements et au printemps.
  • Fongicides : 15 molécules retrouvées, dont le folpel, utilisé contre le mildiou, détecté sur tous les sites, y compris en zones non viticoles.
  • Insecticides : 6 molécules détectées, dont le tau-fluvalinate, mesuré en juin sur 4 sites, et notamment utilisé contre la cicadelle de la flavescence dorée.

En complément, 4 substances particulières ont été suivies :

  • le glyphosate, herbicide largement utilisé, retrouvé dans l’air ambiant, parfois à distance des zones de traitement en viticulture ;
  • le fosétyl-aluminium, fongicide peu volatil mais très utilisé en viticulture, recherché spécifiquement dans le cadre de l’étude ;
  • le soufre et le cuivre, substances minérales couramment employées dans les vignes, et détectées dans l’air, sur l’ensemble des prélèvements (en zone viticole et non viticole).
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Ces résultats confirment que si les niveaux les plus élevés sont observés dans les zones viticoles, les sites non viticoles ne sont pas exempts de pesticides, particulièrement en raison des transferts possibles au-delà des parcelles traitées.

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Des concentrations plus fortes au printemps et en été

Les mesures révèlent une influence nette des pratiques agricoles :

  • Les herbicides dominent en période hors traitement.
  • Les fongicides ressortent fortement en période de traitements dans les vignes, avec des pics entre mai et juillet.

Le printemps et l’été 2022, marqués par peu de pluies et des températures élevées, ont pu limiter le recours aux traitements. Les concentrations pourraient donc être plus élevées dans d’autres conditions climatiques.

Quelles suites ?

Les résultats de PestiRiv constituent une base inédite pour comprendre les expositions aux pesticides et leurs déterminants. Santé Publique France et l’Anses recommandent de limiter les traitements au strict nécessaire. Ils soulignent également la nécessité d’informer des riverains avant les traitements, les expositions étant également influencées par des comportements individuels. Toutefois, la prévention de l’exposition des riverains ne doit pas reposer uniquement sur des mesures individuelles.

Les travaux se poursuivront pour mieux relier niveaux d’exposition, imprégnation des riverains et potentiels effets sanitaires.
 

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