Air intérieur : premiers résultats de la campagne nationale logements 2

Publié le 17 septembre 2025

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Lancée par l’OQEI, la Campagne Nationale Logements 2 dresse un état des lieux actualisé de la qualité de l’air dans les logements français. Des données rares, utiles et attendues, que nous relayons.

Une campagne de référence pour comprendre l’air intérieur

Entre fin 2020 et début 2023, l’Observatoire de la Qualité des Environnements Intérieurs (OQEI) a mené la Campagne Nationale Logements 2 (CNL2), vingt ans après une première étude similaire. Objectif : recueillir des données récentes, représentatives et comparables sur l’air que nous respirons dans nos logements, où nous passons l’essentiel de notre temps.

571 logements, répartis sur 321 communes et 84 départements, ont été étudiés : plus de 170 polluants ont été mesurés (particules fines PM2,5, Composés organiques volatils, Composés organiques semi-volatils, dioxyde d’azote, le radon, les pesticides -qui feront l’objet d’une publication spécifique utlérieure) …), température et humidité relative, … La méthodologie d’enquête a permis d’extrapoler les résultats à l’échelle du parc de 30 millions de résidences principales en France hexagonale. 

L’enquête a combiné mesures analytiques et informations contextuelles (mode de vie, équipements, confort ressenti), permettant l’extrapolation à l’ensemble des 30 millions de résidences principales en France

Des progrès notables, mais des dépassements qui persistent

Les résultats de la CNL2 confirment une présence généralisée de polluants dans l’air intérieur des logements : plus de la moitié des substances analysées sont détectées dans la majorité des habitations. Certains composés, tels que les particules fines, le limonène, les xylènes ou le dioxyde d’azote, restent fréquents et parfois à des niveaux préoccupants.

Comparée à la première campagne nationale (2003-2005), la tendance est toutefois encourageante : les concentrations de nombreux polluants ont fortement diminué. C’est le cas des composés organiques volatils chlorés (comme le trichloroéthylène ou le tétrachloroéthylène), mais aussi du benzène, des particules fines et du formaldéhyde. Ces progrès reflètent les effets conjoints des évolutions réglementaires (interdictions, étiquetage des produits de construction), de la baisse du tabagisme à domicile et des actions de sensibilisation menées depuis 15 ans.

Néanmoins, des dépassements des valeurs de référence sanitaire subsistent 

  • 70 % des logements dépassent l’objectif de 10 µg/m³ en particules fines (PM₂,₅) fixé par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour 2025,
  • 11 % dépassent la valeur d’action rapide de 50 µg/m³ en PM₂,₅,
  • le radon franchit le seuil réglementaire de 300 Bq/m³ dans 8 % des logements,
  • le formaldéhyde dépasse la valeur provisoire de gestion de 30 µg/m³ dans 6 % des logements,
  • le dioxyde d’azote (NO₂) excède la valeur guide journalière de 25 µg/m³ recommandée par l’OMS dans 3 % des cas,
  • et le benzène dépasse la valeur repère de 6 µg/m³ du HCSP dans 1,4 % des logements.

Une vigilance reste donc nécessaire pour certains polluants particulièrement préoccupants pour la santé, notamment ceux sans seuil identifié comme le benzo(a)pyrène ou le tétrachloroéthylène.

 

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Il n’existe pas de surveillance permanente de la qualité de l’air dans les logements. Les campagnes comme celle de l’OQEI sont donc essentielles pour disposer de données fiables et représentatives à l’échelle nationale.

Ces données servent de référence pour la recherche, les politiques de santé publique et les actions de sensibilisation. Elles permettent aussi de comparer les expositions entre territoires, types de logements ou périodes.
 

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