Rapport d'étude : prélèvements et analyses de pesticides à Saint-Yrieix-la-Perche du 30 avril 2014 au 29 octobre 2014

Publié le 31 décembre 2014

Description

Suite aux premières mesures effectuées en 2009 à Brive-la-Gaillarde et en 2011 et 2013 sur des périodes réduites au lycée agricole André-Guillaumin de Saint-Yrieix-la-Perche, une campagne de prélèvement a été reconduite à la demande et sur le financement de l'ARS Limousin au sein du lycée agricole. Les prélèvements ont été réalisés sur une période plus longue, permettant une meilleure représentativité de la présence ou non de pesticides dans le compartiment aérien. Les mesures ont été effectuées du 30 avril au 29 octobre 2014 à l'aide d'un préleveur Partisol bas débit, soit 26 prélèvements hebdomadaires.

Après une mise à jour de la liste de pesticides soumis à analyses, 192 molécules ont été suivies en laboratoire. Au total, 37 molécules ont été détectées dont 14 fongicides, 8 herbicides et 14 insecticides. La présence d'un corvicide, produit destiné à lutter contre les oiseaux ravageurs, a aussi été observée. Sur les 37 substances relevées, 22 ont été détectées sous forme de trace et 15 ont dépassé les limites de quantification analytique. Deux molécules listées dans le socle national de pesticides à surveiller, la pendiméthaline et le métolachlore (dont Smétolachlore), ressortent des analyses en termes de concentration et de fréquence. L'influence de ces deux herbicides est directement observable, même si des insecticides et des fongicides font leurs apparitions pendant l'été.

Notons la présence de molécules interdites d'utilisation dont trois insecticides qui ont dépassé les limites de quantification : le lindane, le bromopropylate et le carbaryl. Ces substances ont été relevées à des niveaux relativement faibles et à une seule
reprise, excepté pour le lindane présent dans trois échantillons. Lors de la campagne de 2013 effectuée sur le même site de prélèvement, le lindane fut la seule molécule dont les concentrations ont pu être quantifiées. Les réserves de ces molécules interdites d'utilisation en France depuis plusieurs années maintenant doivent être épuisées. Ainsi, les concentrations mesurées proviendraient du transfert par remise en suspension et volatilisation dans l'atmosphère à partir du compartiment sol, processus qui est favorisé par l'humidité.

Il est important de rappeler que les résultats des prélèvements correspondent aux concentrations respirées issues de l'ensemble des émissions des différents secteurs d'activités (agricole et non agricole) réalisées à des échelles spatiales différentes (locale et régionale). Les propriétés physico-chimiques d'une molécule, sa persistance dans le sol et son temps de résidence dans l'atmosphère, couplés aux paramètres météorologiques et à la circulation atmosphérique, sont des facteurs déterminants et vont conditionner sa présence ou non dans le compartiment aérien.

En effet, après analyse des cahiers de culture 2014 du lycée, de la plate-forme INVENIO et des traitements de la S.N.C.F. le long des voies ferrées à proximité, seules les applications du lycée peuvent expliquer en partie seulement et sur une période limitée la présence de métolachlore (S) dans l'atmosphère. La pendiméthaline, le métolachlore (S) ainsi que le prosulfocarb et le lindane sont aussi détectés majoritairement en quantité équivalente dans des régions voisines. Ces molécules incluses dans la liste socle nationale caractérisent la pollution phytosanitaire de fond.

Cette étude aura permis de continuer et d'améliorer le travail de recherche de pesticides en air ambiant dans la région limousine. La liste de 192 pesticides à surveiller et les résultats observés cette année serviront de socle pour les campagnes de mesure à venir.

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